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CAMPAGNE DE SENSIBILISATION AU VENDREDI FOU

Mauricie, le 25 novembre 2020 - Oyez ! Oyez ! « Tous nos virus doivent disparaître ! Écoulement d’inventaire sur Coronavirus, Ebola, SRAS, VIH, et le Zika ». Nous croyons qu’il y a un parallèle à faire entre le Vendredi fou et la pandémie actuelle. Cette journée au Québec, aussi connue sous le nom de Black Friday est presque devenue une fête nationale en Amérique du Nord et plus récemment en Europe. Une orgie de biens matériels nous est proposée dans une atmosphère de propagande publicitaire incessante. Pour le Service d’aide au consommateur et le Centre d’intervention budgétaire et sociale, c’est aussi l’occasion de souligner la Journée sans achat, célébrée chaque dernier vendredi de novembre. Nous convions la population à un moment de réflexion avant d’acheter en ligne ou en magasin, à une pause dans cette frénésie. Nous invitons les citoyens à ne pas acheter lors de cette journée et à acheter moins et mieux les autres journées : achat local, usagé, éthique, biologique et dans le respect de votre budget. Alors que les objets fétiches, parfois inutiles, défilent dans les allées et sur nos écrans en alimentant nos désirs et émotions; un large pan de la population locale et mondiale n’a pas ou peu accès à une consommation de base. Une récente étude révélait qu’un québécois sur cinq n’avait pas un revenu viable.(1)

Au niveau métaphorique, cette folle journée commerciale n’est qu’un symptôme d’une épidémie appelée la « surconsommation ». Elle s’inscrit dans une spirale économique malade de surproduction, de surexploitation, de surendettement et de surtravail... En un mot : le productivisme. Et contrairement à la COVID, il n’y a pas de vaccin à espérer contre cette dérive civilisationnelle. Un des remèdes repose sur des actions concrètes des citoyens et des gouvernements. Actions concrètes mais aussi un appel à rêver d’un modèle économique différent et émancipateur pour tous. Pour reprendre les paroles du penseur français Pierre Rabhi : « C'est dans les utopies d'aujourd'hui que sont les solutions de demain ».

Si l’on dépasse la simple figure de style, nous croyons que la surconsommation et les politiques économiques associées aggravent et exacerbent les pandémies ! Dans un récent article du Monde diplomatique, « D’où viennent les coronavirus ? » on peut y lire une analyse éloquente du phénomène. En effet, tous les virus nommés en introduction sont d’abord des microbes qui vivent sur des animaux et des insectes. Dans bien des cas, cela ne leur cause aucun tort, contrairement aux humains. « Le problème est ailleurs : avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter. » Une des pistes de solutions pour diminuer ces fléaux serait de protéger les habitats sauvages pour que les animaux gardent leurs microbes plutôt que de nous les propager.(2)

Il faut parfois tomber pour mieux se relever comme le dit l’adage. Les crises sanitaire et écologique actuelles doivent être l’occasion d’apprendre de nos erreurs. Acheter et consommer ne sont pas des gestes anodins. Dans le cadre du Vendredi fou et par le fait même, de la Journée sans achat, prenons conscience de l’impact de la surconsommation, sur nos vies et sur la pérennité de la vie en générale. Soyons acteurs de changements plutôt que spectateurs de notre déclin.

Sébastien Bois, pour l’équipe du Service d’aide au consommateur en partenariat avec le Centre d’intervention budgétaire et sociale de la Mauricie

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 (1) Le Devoir, « Les contours de la pauvreté », 18 novembre 2020
(2) Le Monde diplomatique, « D’où viennent les coronavirus ? Contre les pandémies, l’écologie », mars 2020